Le chantier de la plus grande centrale au gaz au monde est en construction à Flémalle : elle devrait être terminée pour le 1er novembre 2025
Cette nouvelle centrale TGV (turbine gaz vapeur) des Awirs à Flémalle devrait produire assez d’énergie pour la consommation annuelle de plus d’un million de ménages. Elle a reçu sa nouvelle turbine ce jeudi 18 avril sur le site et devrait bientôt être installée. Engie nous a fait visiter le site en pleins travaux.
- Publié le 19-04-2024 à 20h00
- Mis à jour le 20-04-2024 à 13h41
La nouvelle centrale à turbine à gaz et vapeur (TGV) à Flémalle se monte petit à petit. “On peut dire qu’on est arrivé à la moitié du chantier de gros œuvres”, selon Rudi Cordenos, directeur adjoint de la construction de la centrale TGV pour Engie. En effet, il faudra attendre le mois de novembre 2025 pour qu’elle puisse commencer à produire de l’énergie. Mais un élément très important est arrivé ce jeudi 18 avril : la turbine qui servira à produire de l’énergie.
Pour rappel, ce site comportait déjà une centrale électrique. En 1951, elle fonctionnant au charbon et a produit de l’électricité jusqu’en août 2020, soit pendant plus 69 ans. La production d’électricité y a évolué avec les défis et les technologies de son temps en fonctionnant au fuel, au gaz, au charbon et en 2005, une première mondiale, avec une unité à 100 % à la biomasse.
Mais c’est en 2021 que les autorités fédérales lancent un appel d’offres. Ainsi, Engie remporte ce contrat de projet en vue de la sortie du nucléaire et de la sécurité d’approvisionnement d’énergie. Le coût d’investissement de la centrale s’élève à 500 millions d’euros.
La plus grande chaudière de récupération de chaleur au monde
Le site accueillera donc une toute nouvelle centrale, d’une capacité de 875 MW, capable de produire assez d’énergie pour la consommation annuelle de plus d’un million de ménages. Elle atteindra un rendement supérieur à 63 %, estime Engie. La chaudière produira à elle seule un tiers de l’énergie de la centrale.
Selon l’opérateur, ce type d’équipement permet de réduire largement les émissions d’oxydes d’azote car il récupère la chaleur perdue par la turbine à gaz, la transforme en vapeur grâce à l’eau de la Meuse qui se trouve à proximité et l’injecte ensuite dans une turbine à vapeur afin de générer de l’électricité. La chaudière aura une longueur de 73 mètres, une largeur de 25 mètres et une hauteur de 60 mètres. Elle pourra résister à des températures de vapeur de plus de 600 degrés Celsius.
Le chantier emploie en moyenne 500 personnes pour la réalisation des travaux et 35 personnes assureront l’exploitation et la maintenance de la centrale une fois mise en service. Engie a annoncé avoir récemment achevé sa campagne de recrutement à cet effet. “Les futurs employés vont recevoir une formation qui durera un an et demi. Il faut dire qu’il va falloir apprendre à gérer ce tout nouveau système”, précise le directeur de la construction de la centrale TGV chez Engie, Raf Anné.
Neutralité carbone en 2045 ?
Un nouveau système qui est voué à devenir neutre en CO². Soit via la capture du CO² émis, soit en brûlant des gaz verts tel que l’hydrogène, le biogaz ou du gaz synthétique. Le Groupe Engie a annoncé vouloir devenir neutre en carbone en 2045.
”On pourra brûler 30 % de l’hydrogène grâce aux brûleurs que nous installons. Le but est d’augmenter à 100 % d’ici 2030”, affirme Raf Anné. En effet, lors de la combustion de l’hydrogène, ce gaz n’émet pas de CO², même si la fabrication de l’hydrogène produit du CO².
"Il faut savoir que l’hydrogène est cher et on ne sait pas si l’on pourra en avoir assez pour en brûler une quantité suffisante. Néanmoins, je pense qu’il faut mettre le prix si on veut atteindre la neutralité carbone comme annoncé”, affirme Rudi Cordenos, directeur adjoint à cette construction.
Toujours pas d’étude cumulée des deux centrales TGV
Toujours côté environnement, le groupe Engie explique qu’il y aura également la mise en place d’un catalyseur. Cette machine permet de réduire les oxydes d’azote (NOx) émis, une molécule qui peut s’avérer dangereuse pour la santé au niveau respiratoire si la dose est trop importante. Une information qui fait écho à l’inquiétude du parti PTB à Seraing qui demande une étude cumulée des deux centrales TGV à Seraing et à Flémalle.
”La construction de deux centrales TGV dans notre vallée, à 5 km l’une de l’autre, fait craindre une forte pollution qui pourrait avoir un impact important sur la santé des dizaines de milliers d’habitants de la vallée en affectant, sous diverses formes, leur système respiratoire”, s’alarmait Damien Robert lors du conseil communal de mars dernier.
Pour le moment, une étude pour chaque centrale a été faite mais le PTB attend de connaître les doses de rejet de cette molécule lors du fonctionnement de ces deux centrales en même temps.